31 Mai Sommes-nous égaux face au vieillissement ?
Pourquoi certaines personnes vieillissent plus vite que d’autres ? L’hérédité a certes un rôle, mais le mode de vie reste le principal facteur. Les inégalités pèsent de tout leur poids.
C’est aussi vrai socialement que génétiquement : nous ne partons pas tous avec les mêmes chances d’atteindre un âge canonique. Sachant que l’on parle uniquement ici de longévité, seul critère qui permet d’estimer collectivement le vieillissement. Il ressort que cette inégalité ne tient pas seulement à des raisons environnementales ou liées au mode de vie, notamment à notre alimentation, voire à la catégorie sociale à laquelle on appartient : à 35 ans un ou une cadre peuvent espérer vivre en moyenne entre 47 et 51,7 ans de plus, alors que cette espérance de vie pour un ou une ouvrière sera de 41 à 48 ans encore. Ainsi, par exemple le cancer frappe davantage les classes sociales moins aisées.
Cette inégalité sociale en cache une autre, biologique, ou plus exactement génétique. De fait, un grand nombre de gènes sont impliqués dans le processus de vieillissement. Le contraire eut été étonnant.
Le poids de l’hérédité est relatif
Même si leur rôle n’est pas parfaitement élucidé, citons en particulier le gène de la superoxyde dismutase, une enzyme qui joue un rôle dans la défense contre le stress oxydatif ; ou encore les gènes impliqués dans la voie de signalisation de l’insuline, dont l’efficacité diminue avec l’âge. Une étude a montré que des centenaires vivant à Hawaï et au Japon étaient tous porteurs d’une forme particulière du gène FOXO3A, qui participe à l’élimination des cellules endommagées ou âgées.
Pour autant, il ne s’agit que de prédispositions génétiques à une plus ou moins grande longévité. Et une combinaison d’études menées sur 20 000 jumeaux nés dans trois pays nordiques – Danemark, Suède et Finlande – a établi que l’hérédité ne pèserait en définitive qu’à hauteur de 25 % sur l’allongement de la durée de vie. L’inégalité face au vieillissement n’est donc pas une fatalité.
D’après Science & Vie QR n°19 « La vie & la mort »