06 Mar Manger plus de sucre, provenant d’aliments considérés comme sains, détériore rapidement l’état de notre santé
Pour Sugarland (le livre qui fait suite au film documentaire du même nom), l’australien Damon Gameau a testé les effets d’une alimentation riche en sucre caché, mais pas plus calorique, sur un corps en bonne santé : le sien. Pendant 60 jours, il a consommé l’équivalent de 40 cuillères à café de sucre par jour, trouvées dans nos aliments et boissons habituels, c’est-à-dire seulement dans de la nourriture considérée comme saine et équilibrée (yaourts à faible teneur en matière grasse, de barres de muesli, de céréales « saines », de jus de fruits, de boissons sportives et de smoothies…). 40 cuillères à café, c’est ce que consomme un ado moyen dans un pays développé. Damon Gameau s’est entouré de scientifiques et de médecins pour surveiller ses gestes mais aussi sa santé.
Résultats : en trois semaines, Damon a développé une stéatose hépatique (un foie gras) ; après deux mois, il avait un prédiabète avec risque accru d’infarctus et 11 cm de tour de taille supplémentaires. Tout cela en ne mangeant pas plus de calories, et moins de graisses qu’avant ! Voici plus précisément les effets du sucre sur son organisme, tels qu’il les détaille dans Sugarland, le livre.
1. Le foie
« L’enzyme ALAT est l’un des principaux marqueurs qui déterminent l’état de santé du foie. Deux mois ont suffi pour faire passer le mien de 20 au début de l’expérience (20 points sous le seuil de sécurité) à 60 à la fin (20 points au-dessus du seuil de sécurité). D’où la conclusion du professeur Sang : « Pendant cette courte période, vous êtes passé du meilleur au pire taux pour un homme. » »
2. Les triglycérides
« Cette mesure vise à déterminer le taux de lipides dans le sang (triglycérides). Dans mon cas, j’avais un foie très gras qui évacuait la matière grasse dans le sang. Ce phénomène a permis aux scientifiques d’établir un lien entre le sucre et les maladies du métabolisme. Mon taux de triglycérides de 0,08 au début de l’expérience indiquait que j’étais en bonne santé. Deux mois plus tard, toutefois, j’avais atteint une zone à risque avec un taux de 1,5. »
3. Le cholestérol
« Un taux élevé de triglycérides constitue un nouveau marqueur pouvant pointer vers de potentielles maladies cardiaques. Une interaction entre le cholestérol et ces triglycérides forme les particules LDL qui, petites et denses, sont liées à un risque accru d’atherosclérose. » (Ce lien est controversé, Ndlr)
4. Le poids
« Pendant cette expérience de deux mois, mon poids est passé de 76 kg à 84,5 kg. J’ai donc pris 8,5 kg, et j’ai gagné 7 % de masse graisseuse : tout ça avec une « nourriture saine ». »
5. Tour de taille
« Le plus inquiétant, c’est l’augmentation de plus de 10 cm de mon tour de taille. La cause en revient à la dangereuse graisse viscérale qui gêne les organes et peut provoquer de nombreuses maladies du métabolisme. »
6. Bilan calorique
« Si mon tour de taille était plutôt alarmant, le plus gros choc est venu de ce résultat. Mon apport calorique pendant l’expérience était identique à celui d’avant mon régime. La seule différence résidait dans la provenance des calories. Avant l’expérience, je consommais plus ou moins 2 300 calories par jour, dont 50 % de lipides, 26 % de glucides et 24 % de protéines. Pendant l’expérience j’en consommais le même nombre, mais réparties en 60 % de glucides, 18 % de lipides et 22 % de protéines. J’ai littéralement remplacé les graisses saines par des produits bourrés de sucre. De nouvelles études suggèrent que les calories issues du sucre, en particulier du fructose, ne se comportent pas du tout comme les autres calories. »