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Les dangers du régime Dukan

Protéines

Les dangers du régime Dukan

Lancée il y a une dizaine d’années, la « méthode Dukan », du nom de son concepteur Pierre Dukan, se base sur un apport en protéines important (on parle de régime « hyperprotéique »). Ce régime a fait fureur et suscité un engouement tel que des gammes complètes d’aliments de marque « labellisés Dukan » ont fleuri dans les rayons.

Le principe du régime Dukan

Le régime Dukan est construit sur trois phases :

  • Lors de la première phase, la « phase d’attaque » (5 jours), il ne faut consommer que des aliments à base de protéines.
  • La seconde phase (ou « phase de croisière ») consiste en une alternance de jours d’alimentation uniquement protéique et de jours où l’on peut y associer certains légumes à volonté. La durée de cette phase dépend du poids que l’on souhaite perdre et s’arrête lorsque ce poids est atteint.
  • La troisième phase (« phase de consolidation ») comprend aliments protéinés et légumes, auxquels s’ajoute une portion de fruits quotidienne, deux tranches de pain complet, 40 g de fromage et deux cuillères à soupe de son d’avoine, ainsi que 25 minutes de marche quotidienne. Quelques écarts sont alors autorisés, nommés « repas de gala », au nombre de deux maximum par semaine. Par ailleurs, il faut instaurer un jour uniquement à base d’aliments protéiques.
  • Une dernière phase, la « phase de stabilisation » qui doit durer à vie, est constituée de repas libres équilibrés, avec un jour fixe par semaine qui doit rester uniquement basé sur la consommation de protéines. En parallèle, la méthode recommande « l’abandon des ascenseurs ».

Une liste de 100 aliments pouvant être consommés à volonté est disponible. Quelques exemples d’aliments autorisés : les œufs, la viande blanche, le saumon, le bœuf (dont la langue de bœuf), les laitages à 0 % de matières grasses

Les risques de ce régime

Ils sont nombreux ! Le régime Dukan ne répond pas aux apports nutritionnels journaliers conseillés, entraînant d’un côté des carences et de l’autre des excès en certains nutriments.

  • L’aspect « à volonté » du régime est délicat (surtout la phase 1) car il n’y a aucun contrôle de l’apport en nutriments, et notamment en protéines. Selon l’étude de l’ANSES, ce sont chaque jour entre 220 et 250 g de protéines qui sont consommées par les personnes qui suivent ce régime, au lieu des 50 g recommandés par l’EFSA.
  • L’excès de sodium, particulièrement pendant la phase 1 du régime, est important puisque ce sont plus de 5 g consommés par jour au lieu des 2 g de sodium recommandés au maximum (soit 5 g de sel). Cet excès présente un risque majeur d’élévation de la pression artérielle et pourrait aussi entraîner la survenue de maladies cardiovasculaires.
  • On note également un excès en lipides, notamment durant la phase 2 du régime.
  • Ce régime manque cruellement de fruits et de légumes, qui apportent fibres, vitamines et minéraux indispensables : pour les phases 1 et 2 du régime, moins de 3 g de fibres par jour contre les 25 g recommandés, pouvant entraîner des constipations sévères. Pour la vitamine C, moins de 40 à 70 mg/jour au lieu des 110 mg recommandés.
  • Ce régime, associé à une consommation trop importante de sodium, peut être à l’origine d’une fuite urinaire du calcium, et donc à une perte du capital osseux, surtout si la perte de poids est rapide.
  • En revanche, contrairement aux croyances, l’Anses n’a pas révélé à travers son étude d’altération de la fonction rénale.

 

Nos conseils

Ce régime hyperprotéiné va complètement à l’encontre des règles d’équilibre alimentaire : trop de protéines, pas assez de fibres ni de sucres lents. A long terme, il peut donc s’avérer dangereux pour la santé.
Néanmoins, la pratique d’activité physique en complément du régime est valorisée, ce qui est positif. Mais faire de l’activité physique sans avoir consommé de glucides peut engendrer coup de fatigue, voire un évanouissement. Associer le régime Dukan à la pratique d’une activité physique peut entraîner des céphalées, voire des migraines.

Sources :

  • Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail)