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En 2021, le marketing de la malbouffe cible toujours les enfants

En 2021, le marketing de la malbouffe cible toujours les enfants

Pourquoi c’est important

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande désormais aux pays de réglementer le marketing des géants de la malbouffe à destination des enfants. Certains pays suivent, comme la Grande-Bretagne qui a récemment interdit la publicité pour certains aliments à la télévision après 21 heures et complètement en ligne, tandis que d’autres font la sourde oreille. Parmi eux, la France, qui a rejeté en 2019 plusieurs propositions de loi Anti-malbouffe portée par le député Loïc Prud’homme. Il proposait, en outre, d’interdire la publicité en faveur des aliments et boissons destinés aux enfants et adolescents. Finalement, c’est un texte écrit par le ministre de la Santé actuel, Olivier Véran, proposant simplement l’affichage du Nutri-Score pour ces produits qui fut adopté.

Pour le député Loïc Prud’homme, auteur de Malbouffe : un député met les pieds dans le plat, « aujourd’hui, on est au point mort sur la volonté législative du gouvernement de faire avancer la protection des enfants, cible privilégiée de l’industrie de la malbouffe« .

Les gouvernements demandent aux industriels de leur faire confiance pour s’autoréguler, de même qu’ils demandent aux enfants de ne pas manger trop gras, trop sucré, trop salé après leur avoir montré une publicité alléchante sur le dernier burger en vogue chez McDo !

Cette inaction, ce laxisme des gouvernements ne correspondent pas à l’urgence de la situation. En effet, les chiffres sont alarmants : la prévalence du surpoids est estimée à 17 % pour les enfants de 6 à 17 ans, dont 4 % d’obèses en France selon l’étude Esteban.

 

Un exemple français : les cartes Pokémon du Happy Meal

Le gouvernement français et son ministère de la Santé publique s’appliquent à mettre en place un parcours de soin très coûteux pour de nombreuses maladies chroniques liées à la malbouffe (obésité, diabète de type 2, syndrome métabolique) mais se montre plus discret pour ce qui est de la prévention via une réglementation plus restrictive.

Résultat : en 2021, le géant de la restauration rapide McDonald’s peut encore attirer les enfants avec des cartes Pokémon dans son Happy Meal. Dans la publicité faisant sa promotion en France, 100 % du temps d’antenne est réservé au cadeau.

Aux dernières nouvelles, McDonald’s affichera cet été le Nutri-Score de ses produits. Attendons-nous donc à une reformulation « cosmétique » de tous ses produits pour atteindre un score correct. Il suffira de réduire le taux de sucre ici, la quantité de sel là et le niveau de lipides par endroit pour améliorer le Nutri-Score… sans améliorer toutefois la qualité nutritionnelle de leurs produits.

Pourquoi  ? Parce que le Nutri-Score ne prend pas en compte le degré de transformation des produits. Ainsi, si une marque de fast-food veut améliorer le score de son hamburger-phare, elle peut par exemple lui ajouter des fibres issues du cracking de matières premières, remplacer les graisses par des épaississants et des amidons, remplacer le sucre par des édulcorants qui ne sont pris en compte par le Nutri-Score.  Un Nutri-Score correct pour un produit bourré d’Agents cosmétiques et économiques (ACE), signalant son caractère ultra-transformé ! Or la consommation d’aliments ultra-transformés a été liée à de nombreuses maladies chroniques.


Sources :

lanutrition.fr / Sarah Amiri – Diététicienne et journaliste scientifique